Réforme du chômage : insertion professionnelle
Réforme du chômage : des allocations vers le revenu d'insertion ? (4/4)
Le délai de trois ans écoulé ou toute autre sanction d’exclusion prononcée, le jeune demandeur d’emploi perd ses allocations d’insertion. Sauf à montrer un passé de travailleur suffisant, il ne peut prétendre aux allocations de chômage classiques. Cette situation ne concernerait pas uniquement les personnes à la recherche d’un premier emploi ou à peine sorties des études. Certains jeunes bénéficiaires ont déjà travaillé à temps partiels ou en intérim mais ne cumulent pas la quantité impérative de jours prestés.
Les exclus risquent alors de frapper à la porte des CPAS. Or, selon le président du CPAS de Namur, certains anciens bénéficiaires de l’allocation d’insertion ne rentreraient pas dans les conditions d’octroi du revenu d’intégration. Le président jauge leur nombre entre 60 et 70 % des personnes sanctionnées par l’ONEM 16.
Cette migration des anciens bénéficiaires d'allocations d'insertion sur le CPAS pèserait lourdement sur le budget de ce dernier. La Fédération des CPAS wallons évalue à 97 millions d’euros le surcoût représenté par l’accueil des 32.000 exclus wallons annoncés par la FGTB 17. Sans compter le personnel à engager et à former pour recevoir les nouveaux demandeurs de l’aide sociale.
Le gouvernement Di Rupo Ier veut, par la réforme du chômage, prendre le plus vite possible les jeunes en main. Par les mesures et procédures d’activation du comportement de recherche d’emploi, l’autorité montre son intention d’éviter l’enlisement des jeunes dans le chômage. Quitte à exclure ceux-ci des allocations d’insertion.
___________________
16. BELGA, Exclusions du chômage: ‘‘Les CPAS ne peuvent pas compenser’’, rtbf.be, 10 février 2014. Disponible sur www.rtbf.be.
17. BELGA, Exclus du chômage: les CPAS ne pourront pas ‘‘survivre à ce tsunami social’’, rtbf.be, 5 février 2014. Disponible sur www.rtbf.be.